La brocante / Judith
- lecameleon83
- 29 mai 2020
- 2 min de lecture
Atelier d’écriture du 6 novembre 2019, animé par Daijna
Ecrire un texte à partir des 3 objets ci dessous


La brocante
Je viens de rentrer de mon petit tour à la brocante, comme tous les dimanches. Aujourd'hui, l'honneur est sauf. C'est ce que j'aime dire quand je ne reviens pas les mains vides.
Ce coup-ci, c'est un petit canif que je ramène. Pas un couteau suisse avec lames, tournevis, ouvre-bouteille etc... Non, celui-ci n'a qu'une lame et je ne suis même pas certaine qu'elle puisse couper quoi que ce soit. Ce canif devait être un cadeau publicitaire à en croire l'inscription sur le manche : d'un côté ARMES-COUTELLERIE et de l'autre BERTRAND - 14, RUE REPUBLIQUE - MARSEILLE. Ce serait marrant ou intéressant, c'est selon, de savoir si le magasin, ou l'atelier, ou l'usine existe encore. En tous les cas, moi j'aurais dit rue de la République plutôt que rue République. De toutes façons, cet objet va rejoindre les autres cadeaux publicitaires chinés au fil du temps. Il sera à sa place à côté des cendriers, porte-mine, pique à sardines, pince à courrier, stylo géant, etc. Petit détail : je le poserai, entre-ouvert, mais on ne verra que le nom de Bertrand et son adresse, parce que je n'aime pas les armes!
J'ai aussi failli acheter une carte postale. Uniquement parce que la photo représentait une femme qui ressemblait étrangement à Gisèle : même sourire, même façon de rajuster son foulard, même déhanchement, alors qu'elle est loin d'être bédouine de Tunis comme indiqué sur la carte. Autre détail troublant, au verso, outre la très belle écriture de Germaine et Paul s'adressant à un certain Monsieur Bouny, pasteur (j'avais d'abord lu facteur), une date : 1908. L'année de naissance de mon père. Quand j'ai demandé au vendeur le prix de la carte et si je pouvais payer en cauris, il a bougonné qu'on était ici en France, en Europe et pas en Afrique. J'ai redéposé la carte, effacé mon sourire et tourné les talons.
De retour chez moi, j'ai sorti le cauri de ma poche. Mon grigri. Ma petite nacre trouvée sur la plage et ramenée des Maldives. Je l'ai posé parmi mes autres coquillages d'ici et d'ailleurs.
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