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La chèvre et le miel / Chloé

Atelier d’écriture en période confinée N°4


Ecrire une fable ou un conte avec les éléments ci dessous

1/ prenez l’animal de votre signe chinois. Si vous ne le connaissez pas, vous pouvez le calculer ici http://www.signe-chinois.com/connaitre-signe-chinois.php

2/ additionnez tous les chiffres de votre date de naissance et réduisez le résultat jusqu’à obtenir un chiffre (exemple : 9 juillet 1963 = 9+7+1+9+6+3 = 35 et 3+5 = 8) Il faudra que ce chiffre apparaisse d’une manière ou d’une autre dans votre histoire.

3/ selon l’astrologie occidentale, chaque signe est associé à un élément : feu, terre, air ou eau. Prenez l’élément associé à votre signe de naissance. Si vous ne le connaissez pas, découvrez le ici

cet élément sera présent dans l’ambiance ou le décor de votre histoire

4/ prenez la couleur associée à la première voyelle de votre prénom selon ce tableau de correspondance :

A Rouge

E Orange

I Jaune

O Vert

U Bleu

Y Violet

5/ trouvez un objet dont le nom commence par la même lettre que votre prénom

6/ le dernier aliment que vous avez mangé

7/ trouvez dans les derniers livres que vous avez lus, un dont le titre comporte 4 mots ou plus. Prenez un de ces 4 mots (évitez les articles…)


La chèvre et le miel


Un matin, alors que la rosée faisait encore ployer les brins d’herbe sous les étincelants reflets du soleil éparpillés sur fond de vert printanier, une chèvre se délectait de ce merveilleux petit déjeuner. Manquant d’engouffrer une abeille avec les autres odeurs végétales, la chèvre suspendit son mouvement saccadé des mâchoires.

Qui donc a osé se poser sur cette grosse fleur de trèfle que je comptais savourer ? Demanda la chèvre, irritée.

Bzzzzz ....

Voyons, arrête un peu de bouger si vite ! Et dis-moi qui tu es ?

Une abeille mellifère qui se régale du nectar subtil des fleurs que tu engloutis toutes entières ! Répondît l’abeille, un air de défi dans la voix.

Comment ?

Oui, madame, ton repas est bien grossier et tes papilles passent sûrement à côté des délicieuses saveurs du liquide sucré melangees qu’elles sont à la cellulose amère des tiges et feuilles p ! Nargua-t-elle.

Suffit ! Bien sur que je mange aussi ce prodigieux produit dont tu parles, puisque je mange toute la fleur ! Rétorqua la chèvre, fière de son raisonnement.

Ce n’est pas pour autant que tu connais le goût fabuleux du miel !

Pardon ?

Bzzz...., fit l’abeille en s’éloignant vers d’autres pétales.

Comment ose-t-elle ?!

La chèvre rumina toute la journée ses pensées, maintenant aveugle aux reflets du soleil dans la prairie si accueillante, ignorant le coulis de l’eau si relaxant habituellement, dédaignant même des jeunes pousses si fraîches que leur couleur verdoyante aurait fait saliver ruminants et escargots de Bourgogne.

« Abeille, dit-elle, abeille, mais qu’est-ce donc une abeille ? »

La chèvre fantasma de longues heures sur cet insecte si enjoué et léger qu’il voltigeait à longueur de journée simplement préoccuper à se délecter de nectar. Elle consulta les autres chèvres de son entourage, personne ne fut sensible à ses questionnement soudains autant qu’inattendus. « Pourquoi donc te préoccuper de ce nectar et de ces abeilles quand tu peux t’empiffrer de luzerne, vesce, hélianthèmes et cystes à longueur de journée ? »

Loin d’être rassurée, notre chèvre au cœur douteux autant que mielleux se posait mille questions poignantes. « Et si l’abeille avait raison ? et si je ne connaissais pas cette chose fabuleuse qu’est le miel ? » L’esprit torturé, notre amie la chèvre découvrait la frustration. Épineuse émotion qui tourne et tourne en boucle, comme une abeille qui s’agite autour de vous. Magnifique mais insaisissable beauté, charmante mais infatigable sonorité, si maline et subtile mais parfois piquante, la frustration de ne pas être une abeille mordait aussi certainement que le goûte de l’herbe fraîche avait pu être réjouissant le matin même. A quoi bon essayer de l’oublier, chaque bouchée paraissait fade en dépit de ce qu’elle ne pouvait se procurer alors qu’elle le souhaitait si ardemment.

Pas de répit ni de consolation auprès des autres chèvres, qui ne partageaient pas cette lubie nouvelle et donc ne comprenaient pas cette fascination si frustrante.

Le cœur lourd et meurtri et l’esprit fatigué de ruminer, notre chèvre quitta ce paradis qui lui paraissait maintenant si petit et manquant cruellement de miel.

« Il faut que je trouve comment goûter à ce miel »

Sautant la barrière de sa prairie favorite, elle partit à l’aventure. Elle parcourut de nombreuses prairies aux couleurs alléchantes. Traversa de nombreuses rivières sans écouter le coulis de l’eau. Arrivée dans une jachère fleurie a en saliver, elle s’arrêta, tentée d’abandonner. Elle renifla les fleurs, prête à se laisser séduire. Elle entendit alors un bourdonnement incessant lui rappelant l’abeille du matin. Des milliers d’abeilles l’entouraient. Joie ! Elle essaya de leur parler, de leur demander où était leur miel, mais les abeilles ne répondirent pas, trop affairées à cette heure.

Zigzagant d’abeille en abeille, notre amie la chèvre courut après des envies folles qu’elle n’arrivait pas à saisir.

La chèvre s’assit au bord de l’eau pour réfléchir. Elle était si fatiguée qu’elle en oublia un instant les abeilles et ne pensait plus qu’au miel. Une abeille vint se poser sur elle : « bonjour la chèvre ! »

Bonjour.

Comment te sens-tu ?

Abattue, je ne sais pas où trouver ces si jolies abeilles.

Bzzz.... fit l’abeille en s’éloignant

Ah ! Mais reviens !! ... tu étais une abeille.

Frustrée encore un poil plus, notre amie la chèvre parcourut à toute vitesse la jachère fleurie.

Bonjour ! Bonjour les abeilles ! Bonjour ! Cria-t-elle de désespoir. Mais arrêtez-vous bon sang, j’aimerais vous parler.

Bonjour la chèvre, finit par accepter de répondre une abeille.

Bonjour troisième abeille de la journée. Que tu es bien gentille de m’écouter. Je suis désespérée de courir après mon désir. Je ne sais pas comment trouver du miel.

Regarde où nous allons ! Bzzz ... fit l’abeille en s’éloignant

Mais ? ...

Attristée, la chèvre suivit l’abeille des yeux sans comprendre. Elles butinaient si vite, elles étaient si nombreuses. Pour se changer les idées, elle mâcha un brin d’herbe. Sans fleur. La chèvre retrouva une bonne vieille habitude, ce qui la calma un peu, retrouvant confiance en ses dents de ruminant. Elle entama alors gaiement la conversation avec la quatrième abeille qui s’installa sur son oreille.

Bonjour la chèvre, comment te sens tu ?

Bonjour l’abeille, je suis agacée. Je ne comprends pas ce que vous comprenez. J’ai l’impression que trois abeilles avant toi se sont moquées de moi. Je veux trouver du miel.

Tu en as sous les yeux ! Bzzz....

L’abeille partie, la chèvre se redressa d’un coup et tourna sur elle même. Du miel ? Mais où ça ? Il n’y avait que des magnifiques fleurs autour d’elle. Rageant de tout son être, la chèvre maudit si fort les abeilles et leur refus de partager le secret du miel, qu’elle piétina les superbes fleurs, tapant des sabots, se retournant de tous les côtés et failli s’asseoir sur une abeille en abandonnant sa recherche.

hey la chèvre ! Es-tu si énervée pour vouloir m’écraser ?

Oui abeille ! J’en ai marre. Vous toutes vous vous moquez de moi, j’en suis sure !

Ne sois pas si sure de toi. Les apparences peuvent être trompeuses. Bzzz....

La chèvre failli insulter de tous les noms les abeilles, mais se contenta de tirer la langue à la cinquième abeille.

Se faisant, elle offrit une jolie piste d’atterrissage à une abeille qui en profita.

bonjour la chèvre. Quelle belle langue !

Hi-uh ? Répandit la chèvre tant bien que mal, la langue tirée.

Bonne journée Madame la chèvre. Bzzz !

La chèvre surprise regarda la dernière abeille traverser la rivière - devenue large de ce côté des collines - puis se diriger dans une boîte en bois. Là où étaient parties les abeilles précédentes.

N’étant pas bonne nageuse, la chèvre longea la rivière à la recherche d’un moyen pour traverser. Elle découvrit une petite chaloupe de pêcheur. Un petit homme avec un chapeau accompagné de son chien de berger chargeait ses récoltes pour traverser. La chèvre s’approcha. Le chien grogna. Le paysan avisant la chèvre la reconnut. « Mais tu es la chèvre du voisin ! Que fais-tu si loin ? » il fit taire son chien pour ne pas effrayer la chèvre qu’il pensait ramener à son voisin qui le remerciait bien gracieusement - quoi de plus logique pour une si belle chèvre couleur miel. Il envisagea d’embarquer la chèvre à bord mais eu peur pour ses choux. Il rechignait à l’idée de décharger sa récolte si bien agencée dans la chaloupe, pour embarquer la chèvre.

Perdu dans ses réflexions, il eut subitement une idée ! Il pouvait déposer ses choux sur la berge opposée en attendant, ils seraient à l’abri des voleurs avec les ruches. Il pouvait y laisser son chien pour surveiller. Puis il reviendrait chercher la chèvre, sans le chien pour ne pas la faire fuir et la transporterait jusque chez le voisin. Il décida d’attacher la chèvre pour être sure qu’elle reste. Mais celle-ci ne se laissa pas faire et reculait dans le champ. Il prit le risque de la laisser là, il avait eu une idée.

Il traversa la rivière, déchargea ses choux et son chien. Il guettait la chèvre qui le surveillait avec attention. Il embarqua de nouveau pour la rejoindre. Il avait pris un pot de miel vide qu’il avait rempli de fleurs fraîches pour l’attirer. La chèvre l’avait vu s’approcher de la fameuse boîte de bois et avait fini par s’approcher du marin d’eau douce. Quand il lui tendit les fleurs, elle lui lécha les doigts plein de miel. Surpris, il lâcha le pot qui se brisa. La chèvre lécha la terre cuite enduite de miel, dédaignant les fleurs.

C’était doux, sucré à loisir, un léger goût de fleur mais sans l’amertume de la verdure. Ça devait être du miel. Enfin ! Le paysan compris qu’il appâterait la chèvre couleur miel avec le produit de la ruche. Il lui ouvrit un pot rempli à ras bord, se félicitant de son intelligence. La chèvre se laissa embarquer, comblée.


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