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Autour de la cheminée / Louise

Atelier d’écriture en période confinée N°4


Ecrire une fable ou un conte avec les éléments ci dessous

1/ prenez l’animal de votre signe chinois. Si vous ne le connaissez pas, vous pouvez le calculer ici http://www.signe-chinois.com/connaitre-signe-chinois.php

2/ additionnez tous les chiffres de votre date de naissance et réduisez le résultat jusqu’à obtenir un chiffre (exemple : 9 juillet 1963 = 9+7+1+9+6+3 = 35 et 3+5 = 8) Il faudra que ce chiffre apparaisse d’une manière ou d’une autre dans votre histoire.

3/ selon l’astrologie occidentale, chaque signe est associé à un élément : feu, terre, air ou eau. Prenez l’élément associé à votre signe de naissance. Si vous ne le connaissez pas, découvrez le ici

cet élément sera présent dans l’ambiance ou le décor de votre histoire

4/ prenez la couleur associée à la première voyelle de votre prénom selon ce tableau de correspondance :

A Rouge

E Orange

I Jaune

O Vert

U Bleu

Y Violet

5/ trouvez un objet dont le nom commence par la même lettre que votre prénom

6/ le dernier aliment que vous avez mangé

7/ trouvez dans les derniers livres que vous avez lus, un dont le titre comporte 4 mots ou plus. Prenez un de ces 4 mots (évitez les articles…)


Autour de la cheminée


Il faisait un froid de Sibérie et l’humeur était à la mélancolie. Une neige duveteuse tombait à rythme régulier comme les plumes d’un poussin. Un tout petit vent leur faisait danser dans l’air des rondes légères. Nous étions toutes agglutinées autour de la cheminée. De ces cheminées où vous pourriez y dormir à plusieurs dedans. Et peut-être davantage. L’humeur de l’Abbaye était à la nostalgie.

Sœur Suzanne pensa que c’était un jour à se laisser emporter dans un récit au gré du crépitement des bûches. - « Sœur Sophie, voudriez-vous nous raconter une de ces histoires dont vous avez le secret ? » - « Oh vous croyez ? » Sœur Sophie aimait se faire un petit peu prier. Lorsqu’elle les entendit toutes taper dans leurs mains en disant - « Oh-Oui ! Oh-Oui ! Sœur Sophie une Histoire ! », elle opina et savoura son petit succès en rapprochant doucement sa chaise de la cheminée. Avant de s’assoir elle regarda le plafond et prit un air de celle qui cherche dans sa tête. Une tête de bibliothécaire car on pouvait y voir ses neurones s’activer dans les travées tellement les rides se fronçaient sur son front. - « Ça y est j’ai trouvé. Je crois que celle-ci conviendra à la soirée », elle s’assit.

Toutes s’installèrent plus confortablement. L’une s’enfonça dans sa chaise en serrant un petit coussin contre son ventre. Une autre risqua ses pieds sur le barreau de son siège, n’ayant pas l’audace de Sœur Ange qui monta ses pieds jusqu’à l’assise, pris ses genoux dans ses bras, rentra ses mains dans ses manches tout en tirant sa robe pour cacher le tout. Chacune à sa façon se préparaient à s’abandonner. Quant’à notre Mère Supérieur, elle resta droite comme un i sur sa chaise à bras.

- « Nous sommes prêtes » dit sœur Henriette qui déjà fermait les yeux.

Seule la lueur des flammes éclairait leurs visages. Le feu crépitait. Sœur Sophie discernait les regards tous bien rangés en un cercle écrasé autour d’elle. Régnait encore une légère odeur de thé qui se mêlait à l’odeur du frêne se consumant dans le foyer.

l était une fois… un jeune capucin qui voulait hypnotiser le temps. Juste le temps de voir ce que ça faisait d’être dans l’« au-dehors » du temps. Juste le regarder se figer pendant que lui, tournerait autour. L’étudierait. Le décomposerait. Le considèrerait… Regarderait ses congénères à l’arrêt. - « Hypnotiser le temps… Voilà ce que je veux faire » dit-il.

Un jour où il ne s’arrêtait pas de sauter partout à déséquilibrer son aïeul qui se reposait en fumant une branche de Clématite, le jeune singe n’eut de cesse de lui demander comment faire ? Cette question lui mettait les oreilles à l’envers, et l’ancêtre, sage devant l’éternel, lui dit que la chose n’était pas impossible. Qu’il suffisait pour ça de se procurer du « v ɛ ʁ » et refusa d’en dire davantage.

Comme le voulait la tradition, la passation des arcanes se faisait oralement. Du v ɛ ʁ ? Mais de quel v ɛ ʁ parlait-il ?

Il commença à gratter la terre près du lac, elle était moelleuse et riche il y trouverait sa cible. Ce qui fut fait… un gros ver se tortillait au bout de ses doigts. Beurk… Mais visiblement pas content d’être dérangé dans son travail d’oxygénation, le ver se fit entendre et proféra quelques gros mots… - « Qu’il m’est interdit de prononcer devant vous » chuchotât sœur Sophie. Le jeune Capucin reposa le ver… et se dit que jamais son grand-père n’aurait dérangé un petit être aussi précieux. - « Peut-être s’agirait-il alors de vert avec un « t » ? »

Il se mit en tête de fabriquer de la couleur. Au moins elle ne l’injurierait pas. Il coupa quelques feuilles d’eucalyptus qu’il posa sur sa tête en guise de couronne tel un druide, ça ferait plus sérieux et augmenterait ses chances de réussite. Puis il prit un bâton qu’il nommerait Lituus. Un petit coup de pouce du bon dieu ça ne peut pas faire de mal. Il débuta très sérieusement son mélange.

Un peu de jaune… un peu de bleu… il prend son Lituus pour mélanger les teintes. - « Nous y voilàaa, il arrive doucement… ». Montait alors un timide vert anis quand deux libellules se chevauchant, vinrent se poser sur son Lituus… Elles ne bougeaient plus… « Ça y est ! » se dit-il, mais une respiration trop forte les firent s’envoler. Le temps ne s’était donc pas arrêté, pensa-t-il.

Il rajouta une larme de cyan et voilà que le fond se fondit en un vert Million. - « Mmum… c’est beau ! » fit-il en ouvrant plus grand encore ces deux grands yeux. Oui… mais les deux libellules continuaient gentiment de faire leurs petites affaires. - « Faut-il rajouter encore un peu de bleu ? » se dit-il. Alors un vert olive se révéla… Puis de petites bulles montèrent… Que se passe-t-il ? Voici le rouge qui se divulgue, puis l’orange, le noir… Notre petit singe ne maitrisait plus rien… Voilà maintenant que toutes les teintes rappliquaient sans tambour ni trombone, opinant du chef pour participer à ce joyeux mélange de couleur. Il lâcha son Lituus, dépassé par ce joyeux tintamarre où toutes les couleurs voulaient à égalité, participer à la vie.

Dépité, il renonça à hypnotiser le temps et se dit qu’il avait bien le temps d’arrêter le temps.

Épuisé par ses expériences il rejoint son aïeul et se roula tout contre lui dans son épaisse couverture de vair. Il allait se mettre à parler quand son grand-père posa un doigt délicat sur ses petites babines. - « Chuuut, lui dit-il doucement. Écoute s’écouler la vie ». Tiens… Le temps venait de s’arrêter.

« Sœur Sophie vous êtres trop près de la cheminée le feu a pris le bas de votre robe ! - « Sœur Henriette sonnez la cloche ! » - « Sœur Geneviève attrapez le broc ! »…………………

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