20 ans après / Francis
- lecameleon83
- 16 sept. 2020
- 2 min de lecture
Atelier d’écriture du 1er juillet 2020, animé par Daijna
Ecrire une histoire de crime en lieu clos

20 ans après
"Commissaire, voici la transcription du message que nous avons enfin réussi à extraire du smartphone de la victime. Cela n'a pas été facile, l'appareil était déchargé depuis longtemps, fortement oxydé, et les logiciels ont énormément évolué depuis 20 ans. Néanmoins, nos services techniques ont fait parler la carte SIM. Vous disposez là d'un témoignage de première main..."
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Je ne vois pas d'autre moyen de faire connaître la vérité. A l'heure où quelqu'un lira ce message, je serai certainement mort depuis longtemps. Mais c'est mon seul moyen de témoigner, encore en vie. Sans mon smartphone, je serais dans une totale obscurité, mais sa lueur ne sera pas éternelle. Je n'ai plus que 15 pour cent de batteries... Je vais donc être bref :
Ce soir là, comme très souvent, quand je suis rentré du boulot, Paul était à la maison, il papotait avec ma femme. Paul, c'est mon frère jumeau. Il a toujours été un peu jaloux de moi, et quand Sylvette s'est mariée avec moi, ça ne s'est pas arrangé. Bizarrement, depuis quelques temps, il parlait à tout le monde d'un drôle de projet : partir faire le tour du monde, en vélo ! Cela a un peu dissipé mes doutes concernant sa relation avec Sylvette. Mais aujourd'hui, hélas, les voilà largement confirmés, car désormais, Paul se fait certainement appeler André. André, c'est mon nom à moi. Vous allez comprendre.
Ce soir là donc, Paul et Sylvette m'ont accueilli avec un grand sourire. Normal, me suis-je dit, c'est mon anniversaire ! Et en effet, ils m'ont aussitôt annoncé qu'ils avaient un cadeau pour moi. J'ai été un peu intrigué quand ils m'ont dit que nous devions descendre à la cave pour le voir, mais tous les deux ont souvent des idées bizarres. Le cadeau, c'était, installé dans une niche assez profonde du sous-sol, un grand porte-bouteilles garni de quelques grands crus ! Et sur une étagère, trois verres et un tire-bouchon... C'est Paul qui a ouvert la bouteille. Il a servi 3 verres. Nous avons trinqué. Je me suis immédiatement senti comme étourdi, puis j'ai reçu un violent coup sur la tête...
Et là, en sortant d'une perte de connaissance qui a dû être très longue, je me retrouve allongé dans le noir, avec un terrible mal de tête. A tâtons, je me rends compte que je suis au fond de la niche, et que l'entrée en a été murée. Un mur de parpaings, assemblés au ciment prompt, déjà sec, en ferme l'accès, ce qui se confirme quand je pense à m'éclairer avec la torche de mon mobile. Pas de réseau, bien sûr, au fond de ma cave. Et pas même une bouteille. Je suppose que le porte-bouteille est là, derrière le mur de parpaings...
Ne vous étonnez pas si vous entendez dire que Paul est parti sur son vélo. André et Sylvette vous donneront certainement de ses nouvelles...
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